vendredi 30 novembre 2018

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle.... et c'est tant mieux




Je n'ai pas beaucoup d'arbres dans mon jardin en ville, seulement trois plus quelques buissons. Autant dire que le ramassage des feuilles mortes est assez rapide et que pour moi, contrairement à d'autres, ce n'est pas une corvée. Mais au final pour l'utilité que j'en ai cela ne me fait pas grand chose.  C'est pourquoi  je récupère aussi les feuilles  mortes du jardin de ma mère qui lui est beaucoup plus grand que le mien (merci maman ! ). Quoi !  Pensez -vous, elle est folle, elle rajoute des feuilles mortes dans son jardin ! Quelle horreur ! Et bien non, au contraire...

L'habitude est bien ancrée de ramasser les feuilles et de les brûler ou du moins les jeter, enfin les envoyer aux déchets verts. Il y a bien mieux à faire. Pour ma part, depuis septembre,  je paille le sol de mon jardin avec les feuilles mortes pour protéger les plantes du froid.  J'en dispose sur une épaisseur d'au moins  dix centimètres sur le sol du jardin.  Souvent je fais cela en plusieurs étapes car je ne récupère pas toutes les feuilles à la fois. Cela permet à chaque couche de se tasser autour des plantes avant la suivante et surtout, dans la mesure du possible, de sécher un peu. Au final, les feuilles servent de "moumoute"'  aux plantes et elles les maintiennent relativement au sec. Cette technique est particulièrement intéressante pour toutes les plantes dites fragiles qui ne supportent pas trop le gel et en particulier pour les dahlias. Comme je suis assez nulle quand il s'agit de les hiverner, je préfère les laisser en pleine terre. Pour cela ils sont enterrés assez profond et  je  rajoute une couche très épaisse de feuilles par dessus. Si je ne m'y prend pas trop mal, les couches du dessous sont sèches et ainsi le risque de gel ou de pourrissement du tubercule est moindre.
                                                                                         

  Les dahlias sous leur doudoune d'hiver.  Je ne coupe pas les tiges qui sont creuses pour éviter que l'eau ne descende vers le tubercules




Mais ce n'est pas là le seul intérêt de pailler avec des feuilles mortes. En effet, celles-ci finissent par se décomposer sous l'action d'un tas de petites bêtes et produisent ainsi de l'humus. C'est un amendement idéal pour la terre du jardin  et  qui se met tout seul en place. Comme je n'ajoute aucun aucun engrais  c'est pour moi une bonne manière d'enrichir mon sol. C'est écologique, pas cher, vite fait.... Pour être précise, on recommande dans la littérature jardinatoire de griffer le sol avant de pailler  afin  que terre et paillage se mélangent. Ainsi le futur humus se trouvera incorporé au sol du jardin. Pour ma part, un peu par flemme et aussi parce que mon sol est paillé en permanence je ne le fais plus.  Les feuilles mettent quelques mois à se décomposer, c'est plus ou moins rapide selon les différentes espèces d'arbre. Et souvent, vers le mois de mai il n'en reste plus grand chose.

C'est là en général que ma mère me ramène d'autres sacs de feuilles mortes qui datent de l'automne précédent et  qu'elle ne m'avait pas encore donné.....

Quoi encore des feuilles mortes, mais ce n'est plus l'hiver en mai.... Pour quoi faire ?

Eh bien, la même chose, protéger les plantes, mais cette fois, ce n'est plus du froid et de l'humidité mais de la chaleur et de la sécheresse. En effet, je redoute finalement bien plus l'été que l'hiver. Entre quatre murs, la chaleurs est souvent cuisante et le sol caillouteux ne retient pas du tout l'eau. L'intérêt d'avoir un matelas de feuilles morte est inverse à celui de l'hiver. Il maintient la fraîcheur au sol et permet  donc de limiter (et pas qu'un peu) les arrosages.  C'est particulièrement intéressant pour les plantes qui ont besoin de fraicheur toute l'année. J'ai ainsi pu mettre en place un massif d'ombre composé de plantes de sous-bois alors que le sol du jardin à priori ne convenait pas du tout à leurs exigences.   A l'opposé, certaines parties du jardin, comme le jardin sec, ne sont jamais paillées, pour que l'eau n'y stagne pas en été.

Les sacs de feuille prêtes à étaler.

Finalement depuis que je couvre mes sols à longueur d'année (est-ce pour autant de la permaculture, je n'en suis pas sûre),  le jardin y a gagné en luxuriance. Il résiste d'ailleurs mieux aux aléas climatiques et, cerise sur le gâteau, il y a nettement moins à désherber, puisque le paillage empêche, en partie, la germination.  C'est donc tout bénéfice pour moi.


Evidemment tout n'est pas rose dans le système du paillage permanent. Certains vous diront que cela favorise les nids de limaces et autres animaux baveux ! C'est pas faux, vous dirais-je mais le risque zéro n'existe pas au jardin, ou alors, cela n'a rien de durable. De mon côté je parviens à limiter la casse en mettant de la cendre de bois (production maison !).  Je fais cela en février pour ne pas brûler les plantes et pour tuer les oeufs de ces charmants gastéropodes. Cela semble assez efficace.  En tout cas les nuisances liées à ces bestioles ne contrebalancent pas les bénéfices du paillage par les feuilles mortes.

Tout cela pour le dire haut et fort, NE JETEZ PAS VOS FEUILLES MORTES, UTILISEZ-LES, ce sera plus écologique et sur le long terme très gratifiant.

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