mercredi 21 novembre 2018

De la conception d'un jardin entre quatre murs



Il est temps de revenir un peu plus sur une présentation plus détaillée du jardin.




Celui-ci se situe donc en ville et comme le suggère le titre du blog, il est entouré de murs...  Pour être plus précis, il s'agit de murs en parpaing ou en fibrociment. Bref des murs qui n'ont rien d'intéressants à la base.

Il y a quinze ans lorsque nous avons acheté la maison, le jardin ressemblait plus à un terrain vague, avec quelques plantations du précédent propriétaire. Malgré les murs, le terrain m'a plu, parce que sa taille était raisonnable. Non pas que j'eusse aimé avoir plus grand, mais les contraintes familiales et professionnelles laissaient à penser que cela irait bien comme ça. Les murs ne me dérangeaient pas, bien au contraire, je me disais que j'échappais à la contrainte de l'entretien des haies et en particulier de celles de tuyas que je desteste bien cordialement. Bref c'était une page blanche....


 Ce que je ne savais pas, c'est que le terrain était particulièrement caillouteux.  Dans ma grande naïveté j'ai d'abord pensé que c'était quelques cailloux de remblais et j'ai prétendu en faire un tas pour les évacuer.... J'ai rapidement compris que j'allais devoir, non pas déblayer les cailloux, mais faire avec. Cela n'a l'air de rien, mais c'est fondamental. En effet,  j'habite  à la limite entre  l'Ile de France   et la  Normandie. Autant dire qu'il s'agit d'une région qui n'est pas spécialement réputée pour son aridité et pourtant... Du fait des cailloux, je me suis rapidement aperçue  que le terrain ne retenait pas du tout l'eau. Terrain drainé, comme on dit ! Ajouté à cela le fait que l'endroit précis où nous habitons n'est pas spécialement exposé aux averses, j'ai très vite dû abandonner mes idéaux de jardins à l'anglaise luxuriants et humides et j'ai opté pour une vision plus méditerranéenne. En effet, s'il y a un principe de base en jardinage, c'est de planter des végétaux adaptés  à leurs milieux. Ainsi je me suis bien vite rendue compte que chez moi, Normandie ou pas, les lavandes réussissaient bien mieux que les hortensias !!! Il y a donc une partie du jardin, devant la maison, qui est une cour gravillonnée,  exposée sud est. C'est la partie la plus chaude du jardin, elle est  dédiée à la végétation de milieu sec. On y trouve des lavandes, phlomis, romarin, gipsophyle, euphorbe de corses, roses trémière et un petit jardin sec planté de succulentes.



                                                        En plein soleil du matin, le jardin sec



Autre contrainte du jardin, c'est  une bande d'environ 3 mètres cinquante de large et longue d'une quinzaine de mètre qui longe la descente du garage puis la maison d'un côté et  un mur de l'autre côté....   Lorsque nous nous sommes installés avec de jeunes enfants, il était impossible de laisser les enfants s'approcher du bord de la descente, il fallait donc faire en sorte d'une part de pouvoir circuler, d'autre part d'assurer un minimum de sécurité. L'idée a donc été de faire une allée au milieu de cette bande avec des massifs de chaque côté. L'avantage était double, d'un côté il y avait un  garde fou vers le vide. De l'autre côté les plantes cachaient le mur. Cependant, l'allée en question ne pouvait être très large et un tracé rectiligne avec  tous ces murs risquait de rigidifier encore cette partie du jardin déjà pleine de murs. Avec l'aide de ma-tante-prof-de math (il fallait bien ça), nous avons tracé une allée sinueuse qui a permis de donner un effet de perspective à cette partie-là du jardin. Comme elle n'est pas large et qu'elle ne va pas droit, l'allée donne l'impression d'aller se perdre dans une partie secrète du jardin et lui donne de la profondeur.



A gauche l'allée juste après des travaux de terrassement en 2004. Il y avait alors une barrière pour empêcher les enfants, alors petits de se jeter dans le vide. Elle y est resté jusqu'en 2015, date des travaux d'extension. Mais à ce moment-là, elle se fondait dans  la végétation.




Aujourd'hui il n'y a plus de jeunes enfants, la barrière a laissé place à une longue perspective qui donne encore plus de profondeur au jardin



Lorsque l'on emprunte cette allée  on aboutit dans le jardin à proprement parler, qui se situe derrière la maison. Pendant dix ans, en particulier avec l'aide de ma-tante-prof-de-math, nous avons tracé des plates bandes, le long des murs pour les cacher mais aussi au milieu, pour faire disparaître la pelouse qui était trop importante par rapport au reste. Mais force est de dire que si l'ensemble n'était pas désagréable, il manquait quelque chose et l'ensemble manquait d'un point d'ancrage  Puis il y a eu  Le Grand Chamboulement.  En 2015, nous avons fait agrandir la maison. La grande terrasse qui longeait l'arrière de la maison a été coupée en deux avec  au milieu l'extension. Une nouvelle terrasse plus avancée dans le jardin a été mise en place. Pour éviter que celle-ci se trouve à flotter dans le vide elle aussi, nous avons fait creuser une mare le long de la dite terrasse. Cette dernière est alors devenue un ponton pour la mare. Les deux morceaux de l'ancienne terrasse, proches de la maison, ont été surélevés  et  transformés en un potager et un jardin d'ombre. l'ensemble du jardin y a trouvé une cohérence qu'il n'avait pas  auparavant.



Le jardin en 2015 pendant les travaux. La pelouse  prenait encore une place prépondérante par rapport au reste des plantation



      La mare et la terrasse remplissent l'espace, le jardin y a gagné en cohésion. Le potager et le jardin d'ombre n'apparaissent pas sur la photo, ils sont situés de part et d'autre de l'image.


Aujourd'hui les stigmates des travaux ont disparus et le jardin n'a plus grand chose à voir avec la "page blanche" du début. Pourtant, j'ai encore plein d'idées de choses à faire pour cacher les murs et c'est tant mieux car je pense qu'un jardin ne doit pas être statique. Affaire à suivre donc...

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